Le nombre de clients à avoir adopté SAP HANA va bientôt passer la barre des 10 000. Nombreuses sont les grandes entreprises qui délaissent Oracle et font confiance à SAP HANA pour leurs systèmes d’entreprise.
“SAP ?”
Comme chacun a pu le voir, les applications Cloud de SAP s’exécutent sur Oracle plutôt que sur SAP HANA. Avec la technologie In-memory d’Oracle, elles fonctionnent instantanément, alors qu’avec SAP HANA, il est nécessaire de réécrire l’application. Par ailleurs, Oracle va deux fois plus vite que SAP HANA.
Cette affirmation provient d’une entreprise dont le PDG a oublié l’existence de SAP, prétendant même que cette entreprise n’avait rien fait ces dix dernières années. L’ancien PDG déclare qu’Oracle ne considère plus SAP comme son concurrent… Intéressant. Comment se fait-il qu’un concurrent dont vous avez effacé le nom de votre mémoire, qu’une entreprise qui n’a rien fait ces dernières années, se retrouve tout à coup en publicité sur la couverture du Wall Street Journal ?
Un détail a dû leur échapper
Le nombre de clients à avoir adopté SAP HANA va bientôt passer la barre des 10 000. Nombreuses sont les grandes entreprises qui délaissent Oracle et font confiance à SAP HANA pour leurs systèmes d’entreprise. Est-ce qu’elles veulent l’annoncer publiquement ? En aucun cas. Pourquoi le faire ? Changer de base de données demande du temps. Néanmoins, au cours du processus, vous avez besoin de fournisseurs comme de partenaires. Et voilà maintenant que SAP fonctionne sur Oracle… Le processus de remplacement de la base de données est bel et bien en cours, mais pas un jour ni même une heure de travail sont à perdre pour autant. Les parties analyse des applications Cloud de SAP s’exécutent sur SAP HANA. Les parties saisie, elles, suivront bientôt, sans la moindre interruption des services offerts aux utilisateurs. SAP doit-il réécrire les applications ? Non, mais Oracle n’autorise pas SAP à effectuer une compilation croisée des centaines de procédures stockées et ce sont justement celles-ci qui doivent être réécrites. À part cela, SAP HANA fonctionne quasiment en toute compatibilité.
Est-il possible d’écrire des algorithmes différents (et meilleurs) avec SAP HANA ? Oui, parce que SAP HANA est vraiment rapide. Il ne nécessite qu’un stockage en colonnes en mémoire et sur disque comparé à Oracle, où le stockage des données primaires se fait encore en lignes et où le stockage en colonnes en mémoire est utilisé uniquement comme accélérateur.
Cela signifie qu’avec SAP HANA, l’encombrement sur disque est 6 fois inférieur et l’encombrement en mémoire est 1,5 à 2 fois inférieur. De même, la traditionnelle pré-agrégation des données altérables peut être pleinement évitée. L’impact est considérable sur la flexibilité des applications, l’une des raisons premières poussant les clients à passer de SAP Business Suite ECC 6.0 à SAP S/4HANA. Par répercussion, les opérations de sauvegarde et de restauration vont 5 fois plus vite, et les systèmes liés au développement et au test prennent moins de place. Mais peut-être Oracle apprécie-t-il le fait que ses propres systèmes ou ceux qui fonctionnent avec la base de données Oracle nécessitent plus de matériel pour prendre en charge l’encombrement plus important des données. N’oublions pas qu’Oracle a racheté Sun Microsystems il y a quelques années et que, de fait, la vente de matériel informatique constitue toujours l’une de ses principales activités.
Oracle souhaite aller à l’encontre de cette toute nouvelle flexibilité en réduisant la pré-agrégation par le biais de la réintroduction des agrégats gérés par transactions dans l’entrepôt de données. Ce n’est pas ainsi qu’il répondra aux besoins à venir. Mais SAP doit les laisser marcher dans cette direction.
Le plus gros défi pour les systèmes d’entreprise à l’avenir réside dans leur flexibilité.
Le reporting et l’analyse ne peuvent plus désormais être préconfigurés et restés inchangés à long terme. Pouvoir transférer la complexité des structures de la base de données vers des algorithmes (au moyen de toutes sortes de hiérarchies différentes) est une bouffée d’air frais pour l’informatique d’entreprise, qui aujourd’hui encore est toujours fondée sur une conception des systèmes d’information de gestion datant des années 60. À l’époque, nous pensions que toutes les questions que posait la gestion pouvaient être anticipées et, par conséquent, prises en charge par des agrégations hiérarchiques de données altérables, gérées en temps réel.
C’est vraiment flatteur lorsque le leader sur le marché des technologies de base de données vous prête une si grande attention.
La menace HANA
Cela montre à quel point il est inquiet de la menace réelle que SAP HANA fait planer sur lui. Une nouvelle vague de changements dans l’informatique d’entreprise déferle aujourd’hui et les premiers qui passeront à SAP HANA seront à la pointe en termes de qualité des produits, d’interaction et de service client, ainsi que d’optimisation des processus et de contrôle financier. La simplification des modèles de données pour les entreprises est l’un des éléments clés pour se préparer à cette nouvelle vague de changements. Et pendant qu’Oracle voit en SAP HANA une menace, nos clients comprennent son potentiel et s’embarquent déjà dans de grands projets de remaniement de leurs applications.
Le remarquable concept d’Oracle selon lequel une application doit restée inchangée à l’heure où les technologies associées évoluent a perduré plus de 25 ans, mais touche désormais à sa fin.
Publié la première fois sur SAP NEWS
Photo : Shutterstock