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Robots

Dans la main-d’œuvre connectée, la main restera la clé

Selon une récente étude, 85 % des industriels* estiment qu’une répartition équilibrée entre l’humain et les technologies connectées sera la norme pour leur main d’œuvre. Parmi ces technologies améliorant la productivité, ils distinguent les véhicules guidés autonomes, les robots collaboratifs, les systèmes de réalité augmentée, les drones et les tablettes. Les entreprises les plus innovantes vont investir dans ces domaines plus de deux cents milliards d’euros dans les cinq prochaines années, visant des retours sur investissements conséquents.

 

Un secteur à deux vitesses

L’industrie manufacturière représentera alors un terrain de jeu à deux vitesses : en tête, un quart des sociétés* aura concrétisé la transformation numérique et connecté sa main-d’œuvre ; les trois quarts restant formeront un peloton de suiveurs. Cette « fracture » numérique sera d’autant plus douloureuse que le rythme des innovations va crescendo.

Être à la pointe dans le numérique implique de monter en gamme en matière d’infrastructures mais aussi de capital humain, du fait de la mutation des métiers, de l’apparition de nouvelles méthodes et procédés, de la montée en puissance de l’automation. Pour cela, il est nécessaire de former les opérateurs mais aussi de recruter de nouveaux talents, en jouant la carte de la mixité et de la diversité.

 

Dans la main-d’œuvre connectée, la main restera la clé

 

Une fusée à trois étages

Pour exprimer tout le potentiel de la main-d’œuvre connectée, trois conditions sont indispensables.

 

Convaincre

De la direction générale aux contremaîtres et chefs d’atelier, tous doivent intégrer que les personnes et les technologies interagiront de plus en plus. Sans transmettre et partager cette vision stratégique à tous les niveaux de l’entreprise, la révolution digitale restera un concept.

Organiser

La deuxième condition relève de l’organisation et efficience opérationnelle. Comment bien s’organiser ? Comment rester efficace dans l’association croissante des ressources humaines, informatiques et robotiques ? L’industrie de demain accélèrera la création de nouveaux métiers … au croisement entre opérations, digitalisation et technologies connectées

Former

La troisième condition recouvre les aptitudes. Sur les chaines de production, les opérateurs auront besoin de nouvelles compétences pour interagir avec les systèmes évolués de fabrication (MES), de supervision, de maintenance. Un savoir-faire accru sera indispensable pour analyser les données affichées sur une lunette connectée, contrôler le travail d’un robot injectant des matières premières dans des moules ou effectuant des points de soudure sur une pièce.

Cette capitalisation des savoirs au plus près de la production et de la R&D fait partie des travaux menés depuis trente ans par Accenture et ses partenaires, éditeurs de logiciels et de technologies connectées, tel que SAP.

 

Monde ouvert

L’alliance entre la main connectée et la machine évoluée passe aussi par l’innovation ouverte : incubateurs, pôles universitaires et de compétitivité, fab labs. Isolée, une entreprise ne pourra faire partie des leaders de l’industrie digitalisée. Elle doit donc travailler avec ces compétences externes pour faire de la R&D participative.

Par ailleurs, l’imbrication entre l’humain et les technologies connectées exige le respect des réglementations, des normes, de la législation du travail Ainsi, plus l’industrie se digitalisera, plus le facteur humain représentera l’élément clé de réussite. Dans cette nouvelle équation, chaque service, chaque usine et l’écosystème industriel dans son entier, sont engagés pour réussir la transformation numérique. Le tout est d’agir dès à présent, pour garder un temps d’avance.

«Plus l’industrie se digitalisera, plus le facteur humain représentera l’élément clé de réussite.»

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Consulter l’infographie

* Étude menée fin 2015 par Accenture auprès de 512 directeurs R&D et managers opérationnels d’entreprises industrielles réalisant plus d’un milliard de chiffre d’affaires dans l’automobile, les équipements, la construction, en France, Chine, Allemagne, Japon et États-Unis.

Article publié pour la première fois sur l’Usine Nouvelle

A propos de l’auteur :

Emmanuelle Rodriguez

Directrice conseil des domaines R&D et ingénierie pour les secteurs industrie et grande consommation, Accenture Consulting