Une étude menée en partenariat par SAP et The Boson Project s’est intéressée à l’image et à la place du DRH dans un monde professionnel en complète transformation. La fonction reste mal valorisée et les moyens d’agir souvent insuffisants. Mais la transformation numérique fait du DRH un acteur clé pour accompagner les collaborateurs et porter la vision interne de l’entreprise (téléchargez les résultats de l’étude ici).
Qui sera le DRH de demain ? Mais surtout, quelle sera sa place au sein de l’entreprise, qui doit intégrer simultanément la mondialisation, la transformation numérique, un renforcement des contraintes réglementaires et l’arrivée de nouvelles générations de collaborateurs ? Pour tenter de répondre à cette question, SAP SuccessFactors a mené une grande enquête en partenariat avec la start-up The Boson Project. Pour cela, 10 grands spécialistes des Ressources humaines et 1300 Français RH, DRH ou amis des RH ont été interrogés pour permettre de comprendre ce que devra être le DRH demain. Cette étude est exceptionnelle de par son envergure car elle permet à toutes les parties prenantes de l’écosystème RH de s’exprimer sur leur vision actuelle de la fonction et sur leurs attentes. Les constats sont multiples, et si aucune conclusion définitive ne peut (et ne doit) être apportée, l’étude permet néanmoins d’envisager les pistes d’évolution de la profession.
Premier enseignement de l’enquête, qui était redouté et se confirme : les Ressources Humaines pêchent par un manque de visibilité. 73% des répondants considèrent en effet que la fonction n’est pas assez connue et insuffisamment valorisée. Les RH sont perçues comme une espèce de « couteau-suisse » aux attributions larges et hétérogènes, exerçant tour à tour le rôle de négociateur, d’avocat, de recruteur, de psychologue, de manager… qui brouille l’image des RH. Une vision qui heureusement n’est pas figée ! 59 % des répondants considèrent en effet que la fonction est « en transition », un chiffre qui grimpe à 74% pour les répondants issus de la fonction RH, ce qui laisse augurer de perspectives nouvelles et stratégiques.
C’est ce que laisse entrevoir la deuxième partie de l’étude positionnée dans une démarche plus prospective. Du DRH idéal, 75% des répondants estiment aussi qu’il doit contribuer à la vision stratégique de l’entreprise et ne doit pas se contenter de la déployer, rappelant que les hommes et les femmes sont l’actif le plus stratégique de l’entreprise. Il est le gardien de la vision interne, ce qui l’oblige, nous rappelle l’étude, à être ouvert aux mutations que connaît le monde. A l’heure de l’automatisation et du numérique, les métiers évoluent à une vitesse inégalée et le DRH doit accompagner l’évolution des compétences. Pour les répondants, il faut considérer les salariés comme des talents et non comme des ressources. Il doit aussi mettre en œuvre les nouveaux modèles de travail rendus nécessaires par le numérique et les attentes des nouvelles générations de talents dans l’entreprise. Il doit également accompagner l’évolution des leviers de l’engagement, en prenant en compte la dimension culturelle, dont la transformation prend du temps.
Les RH doivent s’emparer de cette mission malgré les difficultés (manque de temps, de moyens…). Mais surtout, les réponses sont unanimes sur ce point (95%), ce DRH doit savoir s’entourer d’experts et se positionner en véritable chef d’orchestre, déterminant la juste place de chacun.
De là, nous pouvons tirer un portrait-robot du DRH de demain : un gardien des compétences ainsi qu’un professionnel capable de gérer la mutation des métiers et la disparition de certains autres. Et également un acteur de la transformation digitale qui doit être au premier plan dans les changements de paradigmes que traverse l’entreprise. Plus que jamais, le DRH doit être présent pour porter du sens, valeur fondamentale de l’engagement des salariés.
Pour télécharger les résultats de l’enquête 2016, cliquez ici.
A propos de l’auteur
Valérie Vezinhet, DRH SAP France