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Usine du futur : ne lâchez pas vos robots dans la nature !

Le digital est une affaire désormais acquise pour les dirigeants d’industrie. La question n’est plus celle du pourquoi mais du comment , tant on est pris de vertige face aux innombrables possibilités : impression 3D, réalité virtuelle, robotique, capteurs évolués, intelligence artificielle, nouveaux systèmes de production (MES, Advanced planning systems)…

 

Le risque du prisme technique

Penser transformer une entreprise en se contentant d’intégrer de nouvelles technologies est une croyance erronée, dangereuse et coûteuse. Un industriel qui s’engage dans un projet numérique à l’échelle d’une usine, d’une division ou d’un groupe entier, doit impérativement intégrer au préalable le facteur humain et les processus. Or, d’expérience, l’achoppement des projets digitaux résulte trois fois sur quatre d’une absence de prise en compte de ces facteurs dès le départ.

 

Pré-requis

Le numérique ne livre sa pleine valeur que dans des industries en « ordre de marche », appliquant les fondamentaux de méthodes telles que Lean Six Sigma, le management visuel ou encore Obeya. Les équipes et le management doivent être rompues à l’exercice du partage de données, du travail à distance, des groupes de projet transverses, multi sites et multi pays.

Une transformation digitale réussie demande de s’assurer que les « fondamentaux » d’alignement de processus et de suivi de la performance sont en place. Elle nécessite également de réfléchir où concentrer les efforts pour créer une dynamique durable et engranger rapidement des résultats significatifs.

Pour toutes ces raisons mais aussi pour éviter « l’expérimentation pour l’expérimentation », Accenture a développé des diagnostics tel que Digital manufacturing scan. Avec une telle approche, il est possible de bâtir une stratégie digitale adaptée à une usine, un groupe d’usines ou une division industrielle, en identifiant les solutions en phase avec les problèmes rencontrés, ainsi que les partenaires et l’écosystème numérique pertinents dans ce contexte.

 

Trois niveaux de transformation

Le crible Digital manufacturing scan débouche sur des transformations situées à trois niveaux différents, à la façon de sphères imbriquées. Dans la première, la transformation est menée par des chefs de projets digitaux. Selon une logique pragmatique, elle se concentre sur un processus précis, avec une proposition de valeur clairement identifiée. La preuve de concept (POC) est ensuite généralisée si elle se révèle performante.

Dans la seconde sphère, le périmètre est étendu à un ensemble de processus, avec des enjeux plus élevés.  Par exemple, les directeurs d’usine ou de division revoient leur politique de production en s’appuyant sur la mise en place de système d’information spécifiques, en utilisant notamment les possibilités des outils de production de pointe comme en propose SAP. Ces progiciels procurent de nouveaux suivis de performance et de nouvelles possibilités de prendre les bonnes décisions, rapidement.

Enfin, au niveau le plus étendu, c’est toute la stratégie et l’organisation de l’entreprise qui sont repensées à long terme à travers les possibilités digitales. Libre à chaque industriel de choisir son niveau de transformation, pourvu qu’il en ait d’abord pensé le cadre. Sinon, les robots seront lâchés en pleine nature, et l’argent vainement dépensé…

 

Usine du futur : ne lâchez pas vos robots dans la nature !

 

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A propos des auteurs :

Stéphane Crosnier

Directeur exécutif, Accenture Strategy Opérations

Frédéric Brunier

Senior manager, Accenture Strategy Opérations

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Publié la première fois sur l’Usine Nouvelle

Images : Shutterstock