Agilité, coopération, stratégie et culte de l’objectif… Et si les talents des gamers étaient professionnellement révélateurs et significatifs ? Cela tomberait plutôt bien : de nos jours, de plus en plus de recruteurs sont (inéluctablement) de potentiels gamers – question de génération
La passion pour les jeux videos, auparavant taboue et mal perçue, se démocratise. Si bien que quand on s’intéresse à l’industrie du jeu vidéo aujourd’hui, les chiffres sont impressionnants :
- L’industrie du jeu vidéo est plus importante que celle du cinéma
- Il y a 31 millions de joueurs en France, nombre en constante évolution
- Après la frénésie de cet été, 99.9% de la population sait citer au moins un pokemon sur les 721 existants
- 53% des français affirment y jouer régulièrement
- La moyenne d’age est de 41 ans. Et oui, le jeu vidéo n’est
pluspas réservé qu’aux ados !
Ce qui signifie que dans l’entreprise, un employé sur deux s’adonne à ce loisir. Et si être un gamer était un facteur différenciant dans le monde digital d’aujourd’hui ? Et si le gamer developpait secrètement dans son salon des compétences indispensables pour réussir dans le monde du travail du futur ?
1. Une aptitude à s’organiser dans une organisation globale et libérée de toute hiérarchie
Dans le monde du jeu, peu importe le pays d’origine, la génération ou le statut. Seules comptent les compétences et ce que la personne peut apporter à l’équipe. On y retrouve des personnes de toutes générations, réparties sur le globe et collaborant ensemble pour atteindre des objectifs, ou définissant les meilleures stratégies pour être devant la compétition. Communication et collaboration à distance sont naturelles pour le gamer. Votre camarade de jeu est PDG ou en recherche d’emploi ? Allemand, américain, suédois ou dans une ville voisine ? Peu importe !
2. Une culture du partage…
Digital par essence, le jeu vidéo a évolué avec les années pour tirer parti des moyens sociaux à disposition : chacun donne son avis, propose des solutions, partage la résolution d’un challenge en vidéo. « Everybody is learner, everybody is a trainer » quoi de plus vrai dans le monde du jeu vidéo ! Autrefois vu comme un vecteur d’isolation, le jeu vidéo présente aujourd’hui un aspect social et communautaire impressionnant. Saviez-vous par exemple que la chaîne YouTube la plus suivie au monde (plus de 13 milliards de vues) est celle de PewDiePie, un amateur de jeux vidéo d’origine suédoise ?
3. … et de la performance
Depuis ses débuts, le jeu vidéo véhicule une notion de dépassement de soi et de réalisation d’objectifs. Demander à un joueur quel est son but ultime sur un jeu ? Finir le jeu à 100%, être dans les meilleurs, débloquer tous les « objectifs », finir toutes les missions, débloquer tous les achievements…. « Finir un jeu » peut signifier bien des choses selon les joueurs, mais dans tous les cas, la persévérance est clé, la volonté de se dépasser est indispensable et l’entraide souvent de la partie.
4. Des compétences comportementales clés dans le monde digital
50% des métiers de demain n’existent pas encore aujourd’hui. Alors qu’hier le diplôme initial était un critère de recrutement essentiel, les entreprises se tournent aujourd’hui vers les profils les plus agiles. Ceux qui ont la capacité de se développer, d’évoluer, et de s’adapter à un monde qui bouge en permanence et à toute vitesse. L’agilité, le développement continu des « compétences », et la recherche des meilleures tactiques sont habituels chez les gamers.
En ligne, de nombreux jeux ont un mode « coop » (pour coopératif) qui permet de s’associer avec d’autres joueurs pour réussir des missions ou aider un joueur à débloquer une situation. D’ailleurs il est amusant de noter qu’en entreprise on parle souvent de collaboratif (interagir pour atteindre un objectif commun) plutôt que de coopératif (concourir à l’amélioration de la situation de chacun). Et si on inventait un mélange des deux genres ?
5. Des capacités d’analyse et d’adaptation
Les jeux vidéos sont désormais reconnus pour avoir des effets directs sur certaines capacités telles que la mémoire, les réflexes, ou les capacités de traitement d’informations. De nombreux jeux nécessitent d’analyser les données en temps réel pour prendre les bonnes décisions, souvent dans un temps très réduit. Dans un monde où tout va à toute vitesse, avoir la capacité à réagir vite et bien quand il le faut, tout en sachant prendre le temps de la réflexion voire de se détendre quand le rythme est moins rapide, n’est-ce finalement pas une grande richesse pour l’entreprise ?
Alors voila… Il y a quelques années, dans la fameuse ligne loisirs de son CV, à part si vous postuliez chez Ubisoft, personne n’osait afficher sa passion pour les jeux video. Et si aujourd’hui être gamer c’était être mieux préparé au futur de l’entreprise et s’il n’y avait plus de honte à le clamer haut et fort? Et si le « gamer » était le talent idéal du futur ?
Et vous, qu’en pensez-vous ? Pour ceux qui viennent au SuccessConnect à Vienne en novembre, je serai ravie d’en discuter et connaitre votre perception autour d’un bon café !
Marie Trojani | Business Transformation Advisor, HR Line of Business | SAP France
Le DRH de demain en France : une rockstar ? Téléchargez les résultats de l’enquête