Du 15 au 22 octobre, SAP lance la deuxième édition de la Refugee Code Week (RCW), une initiative en partenariat avec le UNHCR et le Galway Education Center pour former des jeunes réfugiés de sept pays du Moyen-Orient et d’Europe au code informatique. Alexandra Darras, responsable de la Fondation SAP et en charge de l’organisation de la RCW pour la France nous en dit plus sur cette démarche qui devrait concerner quinze mille enfants dans le monde.
Comment l’idée de donner des cours de code aux enfants des camps de réfugiés est-elle venue à SAP ?
Alexandra Darras : SAP organise déjà depuis 2015 l’Africa Code Week, qui forme des centaines de milliers de jeunes de plus de trente pays d’Afrique au code. Nous constations un énorme fossé entre les besoins des entreprises et la qualification des jeunes. Le code et le numérique sont la pierre angulaire du développement et pourtant les jeunes n’ont pas forcément accès à une formation. L’idée de SAP est donc de mettre entre les mains des générations futures les outils et compétences informatiques dont elles ont besoin pour réussir dans leur vie professionnelle.
Le même constat s’applique au Moyen-Orient, à la différence près que nous y avons concentré nos efforts sur les populations des camps de réfugiés. La Refugee Code Week cherche avant tout à faciliter l’intégration des réfugiés dans leur pays de destination et leur formation professionnelle jouera un rôle déterminant. Dans la plupart des cas, nous leur faisons découvrir que le code est quelque chose d’accessible, et chez certains, une vocation va naître. Bien sûr, nous nous appuyons sur des partenariats avec les pouvoirs locaux, des ONG et le secteur privé sans lesquels nous ne pourrions jamais avoir l’impact nécessaire.
Comment s’organisent les formations dans les camps de réfugiés ?
Alexandra Darras : Nous avons repris la même organisation que pour l’Africa Code Week. Des collaborateurs bénévoles de SAP partent quelques jours sur place pour former des instructeurs locaux qui transmettront à leur tour leur savoir. Nous utilisons Scratch, un outil de développement créé spécialement par le MIT (Massachusetts Institut of Technologie) pour faire découvrir le code aux enfants. Les enfants sont répartis en trois groupes d’âge : les 8-11 ans découvrent les bases de Scratch, les 12-17 approfondissent leurs connaissances. C’est un peu différent pour les 18-24 qui commencent à s’intéresser à la création de pages web avec des outils grand public pendant des Master Class. Ces Master Class sont spécifiques à la Refugee Code Week, nous n’en faisons pas pour l’Africa Code Week par exemple. Par ailleurs, nous avons décidé d’organiser des formations mixtes, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas strictement réservées aux réfugiés. Si nous voulons que les enfants s’intègrent, il est préférable qu’ils soient au contact des jeunes du pays où ils vivent. Nous cherchons à répondre à un besoin social d’intégration et nous offrons donc nos sessions de formations à tous ceux qui souhaitent en profiter, quel que soit l’endroit d’où ils viennent. Ainsi sur les dix mille enfants qui ont participé à la Refugee Code Week en 2016, trois mille étaient des nationaux des pays participants.
Pourquoi la Refugee Code Week s’étend-elle à la France cette année ?
Alexandra Darras : Si la logistique en France n’a plus rien à voir avec ce que nous faisons dans les camps de réfugiés, l’objectif, lui, reste le même : l’intégration des jeunes à la société civile. L’écart entre les besoins des entreprises dans le secteur de l’informatique et la formation des jeunes pose aussi un problème en France. Nous avons du mal à trouver les compétences nécessaires, même pour des postes de base. Nous nous sommes rapprochés d’associations qui étaient déjà en contact avec les populations de réfugiés sur le terrain. Nous travaillons également avec des organisations que nous connaissons depuis longtemps pour avoir menés avec elles d’autres projets solidaires, comme Sport Dans La Ville, une association qui s’applique à intégrer les jeunes par le sport, Singa, qui accompagnent des réfugiés, ou encore Web@cademie, une école associative qui héberge nos formations dans leur salle informatique. Ce sont des relais essentiels de notre action.
Quelles activités organisez-vous en France ?
Alexandra Darras : En France, la RCW s’étendra en fait sur plusieurs semaines. Nous organisons des événements entre le 15 et le 22 octobre, mais nous allons les prolonger pendant toutes les vacances de la Toussaint. Nous proposons ainsi un Boot Camp de programmeur web en partenariat avec l’association RBK à ceux qui veulent aller plus loin que la Master Class. Au terme d’un cursus de quinze semaines, les participants du Boot Camp reçoivent l’équivalent d’un bac +2 et certains se voient offrit un travail chez SAP ou ses partenaires. En 2016, une trentaine de réfugiés ont profité de ces emplois. Au total, un certain nombre de ces événements vont se prolonger jusqu’en février pour nous permettre d’avoir un impact à long terme sur les communautés qui nous entourent.
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Pour en savoir plus sur la Responsabilité Sociale et Environnementale chez SAP France, rdv sur www.sap.com/france/rse
En savoir plus sur les partenaires SAP pour l’édition 2017 de la Refugee Code Week : Konexio | Web@cadémie | Singa | Sport dans la Ville
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