Les sociétés high tech fournissent le logiciel et les composants qui rendent la transformation numérique possible. Mais elles aussi vivent une profonde mutation de leurs activités, qui leur impose de repenser modèles économiques, produits et, donc, systèmes d’information.
Ce n’est pas parce qu’elles impulsent la transformation numérique, qu’elles ne doivent pas, elles aussi, s’adapter ! Les entreprises de la high tech sont, comme les autres, confrontées à l’effacement progressif des frontières entre les différentes industries. Les éditeurs de logiciels se lancent dans le matériel, les équipementiers développent leurs propres technologies de semi-conducteurs et les sociétés de semi-conducteurs améliorent leurs produits à grand renfort de logiciels. Sans oublier l’apparition de nouveaux acteurs, comme Amazon devenu en quelques années le leader du Cloud public.
Ces lignes de failles poussent les entreprises de la high tech à repenser quatre de leurs fondamentaux :
1 – Les modèles économiques
Dans l’économie numérique, les entreprises high tech ont besoin de plusieurs modèles économiques pour survivre. Jusqu’à quatre ou cinq parfois ! Cette diversification est portée par la montée en puissance de modèles basés sur les résultats, au sein desquels les entreprises commercialisent des solutions complètes comprenant du matériel, des logiciels et des services, et fournissant un résultat ou une capacité spécifique.
Le cas deVarian Medical, un spécialiste des traitements en oncologie, illustre bien cette diversification des modèles économiques qu’entraîne la révolution numérique. La société californienne a mis la main sur un éditeur de logiciels, Velocity Software, afin de proposer à ses clients une plate-forme facilitant la prise de décision collaborative, via l’analyse des données médicales. Un modèle complémentaire de son activité traditionnelle de production de traitements contre le cancer.
Pour assurer réactivité et délais minimaux dans ces modèles basés sur les résultats, les formes d’externalisation qui prévalaient dans les années 90 ne suffisent plus. Les différents acteurs intervenant dans la même chaîne de valeur – fournisseurs, prestataires de services, revendeurs, partenaires commerciaux, etc. – doivent être reliés par une plateforme numérique, offrant liberté de développement – pour étendre ou personnaliser les applications -, mais aussi capacités analytiques, afin de mettre en place des services à valeur ajoutée (comme de la maintenance prédictive). Une plateforme qui sert aussi à relier les clients à l’écosystème.
2 – Les produits
À mesure que les produits embarquent du logiciel et des fonctions de connectivité, les entreprises voient grandir l’opportunité de détecter et analyser les besoins réels des clients. En exploitant l’Internet des objets, une organisation peut recueillir des informations de première main sur la manière dont ses produits sont exploités et sur les fonctionnalités qui sont, éventuellement, sous-utilisées. De quoi créer des offres sur mesure réellement adaptées aux besoins et disposer d’indications clefs pour orienter la R&D.
Cette évolution des produits est aussi une première étape dans la mutation des relations entre une entreprise high tech et ses clients. En combinant les données de l’IoT et les plates-formes Big Data, les organisations peuvent évoluer vers des services personnalisés, payés à l’usage.
3 – Les processus
Ces mutations des produits et des modèles économiques impliquent une grande réactivité. Incompatible avec les silos qui structurent habituellement les processus d’entreprise. La collaboration renforcée entre les départements et les entreprises impliquées dans une même chaîne de valeur passe par une transformation de la chaîne d’approvisionnement en un réseau tourné vers la planification des activités en fonction de la demande.
4 – La gestion des talents
Pas de transformation, sans adhésion des femmes et des hommes qui composent l’organisation ! Nombreux sont les analystes qui prédisent que la transformation numérique se traduira par l’élimination de la hiérarchie. Un pronostic hâtif, même si la mutation de l’économie impose effectivement un aplatissement des organisations trop hiérarchisées et une plus grande autonomie des équipes. Dans ces structures repensées, l’autonomie des collaborateurs réside dans le réseau, le manager devant être vu comme un ‘facilitateur’ pour des équipes autogérées.
A mesure qu’elles se réinventent sur ces quatre axes, les entreprises high tech réalisent qu’elles ont besoin d’une architecture informatique qui assure à la fois la stabilité et la fiabilité à long terme des processus, tout en permettant une flexibilité dans les domaines où les changements sont continus. Soit ce qu’on appelle une informatique bimodale.
Pour SAP, ce type d’architecture s’appuie sur un système coeur, à la base des processus d’entreprise appelés à être exécutés de manière cohérente et ininterrompue. Ce coeur supporte les transactions commerciales en temps réel et fournit des analyses, la capacité de travailler avec les environnements Big Data et la connectivité aux piliers externes. Parmi ces derniers, on trouve les données issues de l’IoT, de la supply chain ou, plus largement, des écosystèmes de partenaires nécessaires à la production de services numériques intégrés. Sans oublier les interactions directes des clients, via les différents canaux numériques.
Le rôle clef de l’IA
Cette refonte des systèmes d’information doit prendre appui sur un système de gestion des données temps réel, comme SAP le propose avec HANA. L’environnement IT devra aussi conjuguer sécurité et ouverture, via des API permettant l’intégration avec des écosystèmes hétérogènes. Dans cet assemblage de technologies, l’Intelligence Artificielle et le Machine Learning jouent un rôle particulier (parmi les 6 technologies offertes par SAP Leonardo). Car c’est eux qui donneront naissance à une nouvelle génération d’applications amenant une automatisation plus poussée des processus.
Dans ce contexte, la valeur d’un éditeur comme SAP, qui a précisément innové pour fournir à la fois un noyau numérique stable et des extensions métier flexibles, réside dans l’intégration de toutes les composantes du système d’information moderne. A ce jour, SAP est le seul partenaire industriel capable d’aider les entreprises à numériser tous les aspects de leurs chaînes de valeur.
Pour aller plus loin :
Lire le livre blanc SAP “High tech pioneers the Digital Economy” ; une roadmap de transformation digitale pour les acteurs du secteur.
Suivre Philippe Geoffroy sur Twitter