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Agir sur la blockchain : deux mesures à la portée du secteur financier

La blockchain est en train de révolutionner le monde financier. Les décideurs d’établissements bancaires traditionnels, les autres prestataires de services financiers et tous les organismes qui gravitent autour de ces institutions sont aujourd’hui parfaitement conscients des changements considérables que présage le développement de la blockchain.

Mais exposer des informations sensibles dans un registre distribué et fiable n’est pas chose aisée. Dans les cercles financiers, l’heure est davantage à la discussion qu’à l’action.

« Les banques innovantes et autres institutions financières ont étudié des scénarios d’utilisation, mais dès lors qu’elles se rapprochent un tant soit peu de ce qui ressemble à quelque chose de concret, beaucoup ont tendance à reculer, en partie par pure réticence à l’idée de partager des données », explique Nadine Hoffmann, responsable de l’innovation pour les services financiers chez SAP. « Cette transformation ne se produira pas du jour au lendemain, mais les prestataires de services financiers sont les mieux positionnés pour démontrer les avantages de la blockchain et pour conduire le changement culturel que cela implique. »

Pour tirer pleinement parti des incroyables changements que la blockchain promet d’introduire dans les processus de gestion, le secteur financier doit prendre deux initiatives : remodeler la discussion afin de refléter l’évolution des règles applicables et faire changer les habitudes profondément ancrées dans les entreprises du secteur. Selon Nadine Hoffmann, il s’agit là du seul moyen pour un acteur financier de s’imposer comme un véritable partenaire de confiance dans ce nouvel environnement du numérique.

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Étape 1 : influencer la définition des nouvelles règles

Le secteur financier utilise depuis longtemps des technologies de registres distribués pour le chargement et le stockage de données. Mais la transformation des processus ne pourra être véritablement palpable que lorsque les instances dirigeantes décideront de la manière de réglementer la blockchain.

« Les législateurs étudient l’approche à adopter pour assouplir les réglementations de manière à conduire les industries dans un avenir qui accepte les transactions financières soutenues par la blockchain », souligne-t-elle. « Les prestataires de services financiers doivent se rapprocher des législateurs pour faire un premier pas vers l’adoption d’une réglementation face à l’émergence de la blockchain. Ils doivent influencer ces débats qui affectent le transfert d’argent, notamment la surveillance judiciaire, la définition et l’usage légal de la crypto-monnaie, entre autres aspects. L’industrie doit accélérer sa transformation. Nombre d’institutions se contentent simplement du cloud computing, mais la blockchain attend en coulisses avec la promesse d’entraîner dans son sillon une rupture encore plus profonde. »

Étape 2 : se préparer au choc culturel

Survivre dans le secteur financier impose à bon nombre d’institutions établies un degré d’ouverture assez effrayant. Enhardies par la menace des technologies financières, certaines banques parmi les plus innovantes collaborent d’ores et déjà avec des clients d’entreprise pour constituer des blockchains privées multisectorielles afin d’encadrer les transactions commerciales dans un registre distribué et sécurisé.

« Les organisations qui aspirent à sortir victorieuses dans un monde dominé par la blockchain ne peuvent se permettre de demeurer à l’intérieur des frontières de leurs secteurs d’activité respectifs », ajoute Nadine Hoffmann. « La construction d’un ensemble d’appartements, où tous les processus et informations entre la banque, la compagnie d’assurance, la société de construction, l’agent immobilier et les consommateurs peuvent être centralisés sur la chaîne, en est un excellent exemple. La blockchain, combinée à la technologie du double numérique, élimine les processus papier longs, complexes et coûteux pour l’échange d’informations et l’attente d’approbation, chaque intervenant impliqué dans la transaction partageant les mêmes données traçables et inviolables. »

« La #Blockchain exige des banques des niveaux d’ouverture assez effrayants, mais elle promet également d’immenses prespectives de croissance »

Repenser le rôle des prestataires financiers

La blockchain, plus que n’importe quelle autre technologie, peut potentiellement transformer le rôle des prestataires de services financiers. Si elle tient ses promesses, les banques et institutions similaires ne devraient plus être les seules à jouir de la position enviable d’entité de confiance. Quiconque possèdera une clé numérique sur la chaîne gagnera en effet instantanément ce statut de confiance. Les prestataires de services financiers pourraient cependant encore davantage se démarquer en exploitant d’autres services exclusifs.

« Les réglementations actuelles accordent aux banques le droit exclusif de prêter et transférer certaines sommes d’argent, ce qui signifie que nous avons toujours besoin de ces institutions telles que nous les connaissons aujourd’hui», ajoute Nadine Hoffmann. « Mais à l’heure où la blockchain commence à émerger, les banques se doivent de développer de nouveaux services qu’elles pourraient apporter à la chaîne. Par exemple, au lieu de se contenter de consentir un prêt à un entrepreneur en bâtiment, les banques qui utilisent la blockchain bénéficient d’une visibilité sur l’ensemble des échanges commerciaux et peuvent ainsi gérer automatiquement les paiements en les ajustant aux risques à mesure que la construction progresse et que des appartements sont loués. »

Première publication le 18/10/2017 dans news.sap.com

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