Peu informatisé, l’amont agricole est à l’aube d’une transformation profonde. Avec l’arrivée inéluctable d’un suivi plus fin de ses activités. Et surtout, avec la montée en puissance de l’agriculture de précision, portée par la révolution de l’IoT et des drones.
« Depuis des années, SAP a noué une relation très forte avec l’agro-industrie. Ce qui a poussé l’éditeur à remonter peu à peu la filière, afin de proposer, dans ses solutions, des processus de bout en bout, allant de la fourche à la fourchette, du champ au consommateur. Cette histoire a démarré avant tout en Amérique du Sud, dans les exploitations de canne à sucre et dans l’élevage bovin, où des conglomérats contrôlent l’intégralité de la filière.
En France, nous avons affaire à un marché très différent, très atomisé et peu intégré. Mais la filière agricole française, notamment au travers de ses coopératives, s’intéresse aujourd’hui beaucoup aux apports du numérique et tente de rattraper son retard. Cette nécessaire transformation est également accélérée par l’arrivée de start-ups qui menacent l’activité traditionnelle des coopératives – en mettant directement en relation consommateurs et producteurs (comme ‘La Ruche qui dit oui’) ou en digitalisant la location de matériel agricole (‘We Farm Up’) –, par la montée en puissance des activités de trading dans le monde agricole et aussi par la mutation des exploitations agricoles elles-mêmes. Dans cet environnement changeant, les coopératives cherchent à développer de nouveaux services basés sur le numérique, en particulier fondés sur l’analyse de données, qui permettraient d’offrir des conseils d’un nouveau genre à leurs adhérents.
Du petit exploitant à la multinationale du blé
Cette urgence à transformer le secteur est appuyée par le contexte réglementaire et sanitaire, qui pousse à étendre la traçabilité en amont de l’usine, pour remonter jusqu’à la parcelle de culture ou jusqu’à l’animal d’élevage. Et cette information aurait également une réelle valeur pour le consommateur, qui réclame davantage d’informations sur les produits qu’il mange. Elle permettrait ainsi d’assoir des labels bio ou ceux associés à des circuits courts et à une agriculture raisonnée. Mais ce saut quantique impose une refonte en profondeur de la gestion de la donnée au sein de la filière, avec la mise en place de processus de bout en bout, notamment pour les PME.
Pour faire face à ces défis, SAP a développé toute une série de solutions de gestion. Citons SAP Farm Management, centrée sur la gestion d’une exploitation, SAP Rural Sourcing Management, pour la gestion de la traçabilité en mode Cloud dans les fermes de taille modeste, SAP Grower Management, pour les coopératives ou sociétés privées travaillant sous contrat avec de multiples exploitants, SAP Agricultural Contract Management, qui s’adresse au monde céréalier et intègre des fonctions de trading, ou encore des solutions verticales dédiées aux mondes de la viande ou du lait et intégrant les spécificités de ces deux filières. Autrement dit, un portefeuille complet touchant tant l’agriculteur ou l’éleveur lui-même, y compris s’il est à la tête d’une petite exploitation, qu’une multinationale de l’agri-business, comme Cargill, qui emploie plusieurs des solutions SAP, des plus généralistes telles que la gestion du transport à la plus spécialisée telle que la collecte et le négoce des céréales.
SAP Connected Agriculture : exploiter les données des capteurs
Et ces solutions sont aujourd’hui elles-mêmes en pleine mutation, du fait de la montée en puissance de l’agriculture de précision. Peu à peu, ces progiciels de gestion spécialisés sont reliés à notre plate-forme Cloud « Connected Agriculture », pour y associer des fonctions de Machine Learning, d’Intelligence Artificielle ou d’Analytique Big Data. Ce qui permet d’exploiter en temps réel les données météo, celles issues des capteurs, des machines-outils, des sondes enterrées, etc. SAP Connected Agriculture, une verticalisation de SAP Leonardo, notre plate-forme d’IoT et d’IA, pour l’amont agricole, permet de bâtir le pont entre cette numérisation grandissante du quotidien des exploitants et la maîtrise de la gestion de l’exploitation.
De nombreuses technologies, comme l’IoT, les capteurs de tous types ou les drones, sont en effet disponibles pour modéliser finement une exploitation, au mètre carré près. L’agriculture est ainsi le second secteur industriel utilisateur de drones derrière les militaires : les drones sont en effet capables de remonter des informations sur une parcelle (NDVI, Green ratio, stress hydrique, comptage, …) avec une grande précision. Et, contrairement aux satellites, ils ne sont pas tributaires de l’absence de couverture nuageuse. Passée l’acquisition de l’image, c’est la plate-forme SAP Connected Agriculture qui va assurer le traitement des données capturées, pour extraire l’information pertinente.
Réduire le volume d’intrants
La disponibilité de ces données permet de faire tourner des algorithmes qui vont mettre à disposition des exploitants, voire directement des machines-outils, les bonnes informations pour optimiser une culture ou un élevage. Par ce mécanisme, on est par exemple capable de piloter une machine dans un champ pour qu’elle applique le bon grammage d’intrants en fonction de l’endroit de la parcelle qu’on est en train de traiter. Si ces concepts d’agriculture connectée sont assez récents, tous les grands acteurs du monde agricole ont lancé des projets pilotes pour les apprivoiser. Car ils savent que c’est sur ce terrain que se joue une large part de l’avenir du secteur.
Lors du Salon de l’Agriculture, qui a ouvert ses portes le 24 février à Paris, SAP a animé sur son stand plusieurs démonstrations, dont une sur l’agriculture de précision. Montrant notamment la réduction drastique des intrants et des ressources utilisés (jusqu’à – 90 % !) en faisant de la modulation automatique, c’est-à-dire en employant un tracteur connecté exploitant des données précises sur la parcelle pour adapter les volumes déversés. Quand la législation aura évolué, on peut même imaginer que les tracteurs deviennent totalement autonomes dans ces tâches, guidés par GPS et par les profils de traitement que leur enverra un algorithme. Les visiteurs ont eu aussi l’occasion de découvrir les solutions de certaines start-ups partenaires, en lien avec notre plate-forme. Comme le service de réassurance pour les céréaliers que propose Météo Protect, en se basant sur 40 années de données météorologiques. Ou comme les capteurs enterrés de Pessl ou les drones d’Exametrics pour le monde viticole. »
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