Jusqu’à présent, nous avons décrypté quatre grandes tendances informatiques observées en 2018 : l’adoption des plates-formes d’Internet des objets (IoT) ; la virtualisation ; l’analyse et l’intelligence artificielle ; et la gouvernance des données pour la protection des données à caractère personnel. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur les trois tendances suivantes.
Le stockage d’objets devient intelligent
Nombre d’entreprises ont débuté leur transformation numérique l’année dernière. Mais la plupart se sont heurtées à un premier problème : elles ne pouvaient pas accéder à leurs données. Les données sont souvent bloquées dans des îlots cloisonnés, l’extraction et l’utilisation de ces données devenant alors coûteuses. Ces îlots ont été créés dans un but précis, et non aux fins du partage, et nombre d’entre eux contiennent des données dupliquées, obsolètes ou n’étant plus utilisées en raison des modifications apportées au processus de gestion ou à la propriété.
Les experts en données affirment que les tâches fastidieuses d’acquisition et de préparation des données représentent 80 % du travail nécessaire pour extraire plus d’informations analytiques à partir des données. Le concept de lac de données est attrayant. Mais vous ne pouvez pas simplement déverser toutes vos données dans un système unique tant que celles-ci ne sont pas nettoyées, mises en forme et indexées ou identifiées avec des métadonnées, de façon à que le lac de données soit ajusté en fonction du contenu. Autrement, vous finirez par déclencher une « inondation de données ».
Le stockage d’objets permet d’enregistrer des masses de données non structurées et d’offrir des fonctionnalités de recherche et de gestion des métadonnées, mais il lui manque cette capacité d’ajustement au contenu. Le stockage d’objets est désormais capable d’être « intelligent », avec des logiciels en mesure de rechercher et de lire du contenu réparti dans plusieurs silos de données structurées et non structurées, et en mesure de les analyser à des fins de nettoyage, de mise en forme et d’indexation.
Il existe des solutions permettant d’extraire les données de ces silos et de les réinjecter dans des workflows pour les traiter de diverses manières. Des autorisations peuvent être affectées à certains utilisateurs, pour veiller à ce que seules les personnes concernées puissent afficher le contenu sensible et que les contrôles de sécurité ne soient pas enfreints. Une solution de contenus intelligente peut permettre la création d’un processus de recherche standard et homogène dans toute l’entreprise, qui s’appliquera à l’ensemble de l’environnement informatique. Elle peut se connecter à des données multi-structurées provenant de silos hétérogènes et de divers emplacements et les agréger, puis offrir des fonctionnalités d’extraction automatisée, de classification, d’enrichissement et de catégorisation pour l’ensemble des données d’une entreprise.
L’analyse vidéo s’étend à davantage de secteurs
L’analyse de contenus vidéo deviendra le « troisième œil » offrant une visibilité, une productivité et une efficacité accrue dans un certain nombre de domaines, au-delà de la sécurité publique. Les algorithmes permettant de détecter et de déterminer automatiquement les dimensions temporelles, spatiales et relationnelles sont applicables à une large gamme d’activités, comme la distribution de détail, l’hygiène et la santé publique, l’automobile, la fabrication, l’enseignement et les loisirs. La vidéo, en combinaison avec d’autres informations IdO comme les données GPS d’un téléphone portable ou les flux de réseaux sociaux, peut permettre de générer une analyse comportementale ou des connaissances situationnelles sous d’autres formes.
Par exemple, une vidéo peut servir à des constructeurs automobiles dans le management de la qualité afin d’améliorer la qualité du produit, de réduire les coûts de reprise et d’éradiquer les causes profondes des défaillances. Les détaillants utilisent la vidéo pour analyser les modèles de navigation des clients, la durée de résidence pour positionner les produits sur le marché et l’assistance commerciale pour maximiser les ventes. L’analyse vidéo repose sur l’entrée de vidéos de qualité et requiert par conséquent des technologies de retouche vidéo, comme le débruitage, la stabilisation de l’image, le masquage et la super-résolution. L’analyse vidéo a remporté un succès inattendu en matière d’analyse pour sa facilité d’utilisation, son retour sur investissement intéressant et sa capacité à générer des analyses exploitables.
Les projets de blockchain commenceront à avoir un impact sur le secteur informatique
La technologie blockchain fera les gros titres en 2018 pour les deux raisons suivantes :
Premièrement, l’utilisation de la blockchain dans les cryptomonnaies, qui s’est généralisée l’an dernier. La valeur de la cryptomonnaie la plus populaire, le Bitcoin, a connu une envolée, passant de 1 000 $ au début de 2017 à presque 19 000 $ à la fin de la même année. Bien que la valeur du Bitcoin fluctue énormément, celui-ci est considéré comme une monnaie stable dans des pays qui ont été frappés par le fléau de l’hyperinflation. Le Japon et Singapour ont annoncé leur ambition de créer des cryptomonnaies libellées en Fiat en 2018, dont les transactions seront gérées par les banques et surveillées par des régulateurs. Les consommateurs pourront utiliser ces cryptomonnaies pour des paiements de particulier à particulier, des achats en e-commerce et des virements. Dans ce contexte, nombre de banques n’auront d’autres choix que de se tourner vers la blockchain pour se donner les moyens de gérer les comptes en cryptomonnaies.
Deuxièmement, l’utilisation croissante de la blockchain dans le secteur financier pour les processus courants, comme les fonctions de réglementation internes, la documentation client et le dépôt des documents réglementaires. Les règlements interbancaires via des registres de blockchain devraient également se populariser en 2018. Et des prototypes intégrant des contrats et des services d’identification intelligents commenceront à voir le jour dans d’autres domaines comme l’hygiène et la santé publique, l’administration gouvernementale, la sécurité alimentaire et la détection des contrefaçons. On s’attend à ce que chaque secteur considère la blockchain comme une technologie ayant le potentiel de réduire les coûts et d’accélérer les activités. Ces plates-formes auront besoin de l’informatique pour remplacer, intégrer et développer les applications et les architectures existantes.
Le quatrième et dernier article de cette série aborde quelques tendances informatiques dont nous entendons peu parler, car elles concernent plus des approches d’application des technologies que des nouvelles technologies en soi.
Notre série sur les tendances IT :
Partie 1 : l’adoption des plateformes IoT
Partie 2 : virtualisation, outils d’analyse, IA et gouvernance des données
Cet article est initialement paru en anglais sur digitalistmag