Le BIM n’est pas encore une réalité pour les acteurs du monde de la construction. Toutefois, l’innovation n’est pas absente de ce secteur, avec des avancées notables dans la collecte des données et la gestion des équipements lourds.
Augusta Reeves est un spécialiste SAP depuis plus de 20 ans, comptant une dizaine d’années d’expérience dans le secteur de la construction. Il propose la solution métier Fit2 Construction, qui couvre les aspects suivants : devis, commandes, facturation, planification et gestion des chantiers, avec un suivi de l’avancement des travaux assuré en temps réel. Le tout s’appuie sur des technologies SAP.
Pour André Baveux, Président d’Augusta Reeves, « le secteur de la construction est celui qui a le moins gagné en productivité ces dernières années, car il souffre structurellement de marges faibles ». Les nouvelles exigences réglementaires sur la gestion des déchets et des plans comme BIM 2022 n’arrivent pas encore à faire bouger les lignes. Plus que pousser les entreprises dans la bonne direction, ces actions sont en effet vues comme des contraintes supplémentaires sur un marché pourtant déjà en tension.
Toutefois les grands groupes du secteur, qui ont une rentabilité supérieure aux autres acteurs du marché, mènent une veille technologique active.
1re rupture : les smartphones
Pour innover dans le secteur de la construction, il est impératif de proposer des solutions qui ne demanderont pas d’investissement important et qui proposeront un ROI immédiat et net.
La première rupture détectée par Augusta Reeves vient des téléphones mobiles. Les chefs de chantier et chefs d’équipe sont tous équipés de smartphones. « Un outil idéal pour de la collecte de données, analyse André Baveux. Les smartphones proposent aujourd’hui des écrans suffisamment grands pour de la saisie de données, sans être aussi fragiles que les tablettes. »
Il est impératif toutefois de créer des solutions dont l’ergonomie est adaptée à la taille d’écran des smartphones. Et qui sont utilisables par des personnes peu à l’aise avec la technologie et disposant d’un temps limité. « Il faut que la collecte soit ciblée et simple. Par exemple une saisie de temps, ou l’avancement d’une tâche. »
Cette saisie sur smartphone va permettre une collecte de données en temps réel et au plus près du terrain. Auparavant, les chefs de chantier rassemblaient les informations dans un tableau, saisi par la suite en agence et remonté à la société une fois par semaine, voire une fois par mois. Avec des données remontées immédiatement dans le SI de l’entreprise, il est possible de gérer les travaux et coûts en temps réel, tout en simplifiant la tâche du chef de chantier. Analysées, ces données pourront servir à effectuer du pilotage.
2de rupture : les équipements connectés
Autre voie de progrès ne nécessitant pas un investissement massif : l’exploitation des données issues des équipements lourds présents sur les chantiers, comme les bulldozers par exemple.
Les constructeurs connectent aujourd’hui ces équipements en 4G, afin de faire remonter des données sur le taux d’utilisation, les pannes rencontrées, etc. Plusieurs startups proposent des connecteurs permettant aux entreprises de récupérer et exploiter ces données. Il devient ainsi possible de savoir en temps réel où se trouve un engin de chantier, s’il est en cours d’utilisation ou non, et – lorsqu’il est en panne – quel code panne ressort.
Sans avoir à investir massivement, il est donc possible d’exploiter ces données afin d’optimiser le taux de réservation des engins de chantier et leurs cycles de maintenance. Avec quelques technologies complémentaires, la maintenance préventive pourra même se transformer en maintenance prédictive, avec la promesse de bénéfices encore plus importants.
« Le secteur de la construction est longtemps resté sinistré en matière de numérique. De nouveaux SI sont en cours de mise au point, avec des pratiques qui se diffusent, comme le guidage GPS ou les plans électroniques. Ces techniques sont rapidement adoptées, car elles permettent des gains de productivité rapide, résume André Baveux. La révolution numérique est en cours dans le secteur de la construction, mais elle se veut avant tout pragmatique. »