L’écoresponsabilité n’est pas l’ennemie de la résilience. Au contraire, elle peut se révéler un atout pour la logistique et l’image de marque d’une organisation. Elle pourrait même devenir l’un des critères clés d’évaluation des entreprises.
Avec la crise du Coronavirus, les entreprises ont découvert les bénéfices de la résilience, garante de la continuité d’activité. La résilience va bien au-delà de l’agilité : « L’agilité c’est la capacité à répondre aux aléas ; la résilience c’est la capacité à répondre à un choc, résume Erwan Le-Coz, Directeur Industrie & Supply Chain, Groupe Rocher. Même si nos 700 magasins étaient fermés, le business a accéléré sur le retail. La supply chain a su s’adapter et tenir. ».
Le concept d’industrie écoresponsable a lui aussi gagné des partisans en 2020. Chose logique, sachant que la prochaine crise majeure pourrait bien être d’ordre climatique.
Voulant allier ces deux impératifs, le Gouvernement a conditionné certaines aides à des engagements de progrès en la matière. Par exemple dans le secteur de l’aéronautique. Toutefois, des opposants jugent que chaque centime devrait être fléché sur la relance, et ce même au détriment des arguments écologiques. Et pourtant, ces deux concepts ne sont pas forcément opposés.
Un atout pour la logistique
De nombreuses entreprises ont souffert de ruptures d’approvisionnement. En particulier celles dépendant de ressources venant de l’étranger. Même constat pour les organisations disposant d’un faible nombre d’entrepôts, très éloignés les uns des autres : des sites essentiels ont pu se retrouver derrière une frontière fermée. Des circuits courts, pour les achats comme les ventes, limitent ces problèmes. Tout comme l’utilisation de matières recyclées (idéalement en circuit court). Une nouvelle source d’approvisionnement.
Côté logistique, il est important de penser en termes de réseau global, ce dernier pouvant être consolidé en cas de crise au travers d’entrepôts de type ‘pop-up warehouse’. Un réseau plus dense permet de rapprocher le produit du consommateur. « De nouveaux modèles vont émerger de cette expérience, comme le ‘ship from store’, par exemple », précise Erwan Le-Coz.
Un atout en matière d’image
Avec l’économie d’expérience, le consommateur veut des produits personnalisés, immédiatement, mais sans faire de concessions sur l’éthique. Aujourd’hui, les entreprises sont jugées selon deux critères : le chiffre d’affaires (top line) et la marge (bottom line). Mais, sous la pression des consommateurs, un troisième critère émerge : l’écoresponsabilité. C’est la green line.
« Entreprise à mission », le groupe Rocher en fait un de ses fers de lance : « l’environnement est dans notre ADN, confirme Erwan Le-Coz. Ce ne sont pas des contraintes d’agilité ou de résilience qui vont nous en écarter. »
L’écoresponsabilité n’est pas seulement applicable à la conception, la production ou la logistique. Elle passe aussi par le choix de fournisseurs audités, l’application de normes et protocoles et l’adhésion à des chartes de réduction des émissions. Le groupe Rocher s’est ainsi engagé à réduire ses émissions liées au transport, dans le cadre de la charte Fret 21. Selon Erwan Le-Coz, il est utile de se connecter à un écosystème écoresponsable, « pour pouvoir se challenger, mais aussi pour avancer ».