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PAR EMMANUEL LEMPERT – 5 octobre 2023

Si 2035 devrait marquer l’arrêt de la vente des véhicules thermiques au sein de l’Union européenne, une première étape vers l’objectif de neutralité carbone de la France à horizon 2050, l’écart entre les objectifs et les obligations législatives d’une part, et la réalité des efforts mis en œuvre d’autre part, demeure très important.

A titre d’exemple, la loi d’orientation des mobilités (LOM) du 24 décembre 2019, visant à faciliter le transport du quotidien tout en le rendant plus durable, prévoit dans son article 76 des obligations d’acquisition de véhicules à faibles émissions (VFE) lors du renouvellement des flottes de l’Etat et de ses établissements publics, des collectivités territoriales et de leurs groupements, ainsi que des entreprises nationales, dès lors que leur flotte compte plus de 100 véhicules légers. Or, l’analyse du niveau d’électrification des flottes professionnelles du bureau français de la Fédération européenne pour le transport et l’environnement (publiée en mars 2023) est sans appel : en dépit de la loi, « la majorité des entreprises et des administrations n’est pas en bonne voie pour atteindre les quotas de verdissement de leurs parcs automobiles […] ». En France, à l’échelle ministérielle, seul le ministère des Armées apparaît comme réellement engagé dans la transition vers une mobilité durable. Dans ces conditions, nul doute que les efforts seront appelés à être renouvelés, notamment à l’heure où une majorité de Français se dit insatisfaite par les initiatives de décarbonation du secteur public mises en œuvre (enquête Acteurs publics / EY pour l’Observatoire des politiques publiques réalisée par l’Ifop en janvier 2023).

 

De son côté, SAP, premier éditeur européen de logiciels, a annoncé l’électrification totale de sa flotte de 27 000 véhicules d’ici 2030. Grâce à une politique ambitieuse mise en place dès 2014, SAP Labs France, dont les bureaux sont situés à Sophia Antipolis, Levallois-Perret et Caen, a atteint, depuis 2022, l’objectif d’une flotte 100 % électrique de plus de 270 véhicules. Pour faciliter la transition vers l’électrique, SAP Labs France a mis en place une infrastructure de recharge innovante pour répondre aux besoins et contraintes de ses différents sites. Une plateforme logicielle de supervision a également été développée pour organiser et augmenter la disponibilité des bornes sur site, permettant également d’alerter les collaborateurs lorsque le chargement de leur véhicule est terminé, afin de maximiser l’utilisation des bornes de recharge.

 

C’est ainsi qu’est née SAP E-mobility, une solution de supervision pour l’infrastructure de recharge des véhicules électriques et la gestion de l’énergie, en nuage, qui permet de recharger intelligemment les véhicules, en gérant les priorités, rationalisant les coûts, écrêtant les pics de demande d’énergie, et optimisant les déséquilibres de phase. Cette gestion dynamique de la charge, en temps réel, offre une grande flexibilité et une vision d’ensemble aux responsables des flottes, ce qui permet un pilotage plus précis, adapté aux besoins des utilisateurs et à leurs usages.

 

Fort de cette expérience, SAP espère accompagner au mieux la gestion des flottes de véhicules électriques de tous les acteurs publics, en particulier ceux confrontés au défi d’investir dans un changement de leurs infrastructures et dans les technologies de connexion.